2120.- La Primature en Haiti

Le premier ministre est, en Haiti, le chef du gouvernement alors que le président demeure le chef de l’Etat (Const. art. 133). Les deux, soutenus par les ministres et les secrétaires d’état partagent le pouvoir exécutif.Pour être qualifié et devenir premier ministre, un ressortissant haïtien doit être:

• un citoyen d’origine et n’avoir jamais renoncé même temporairement à sa nationalité;
• avoir accompli 30 ans;
• jouir de ses droits civils et politiques et n’avoir jamais été condamné à une peine afflictive et infamante;
• être propriétaire en Haïti ou y exercer une profession; résider dans le pays depuis cinq (5) années consécutives;
• avoir reçu décharge de sa gestion (Const. art. 157).

Le premier ministre n’entre en fonction qu’après avoir présenté séparément devant les deux chambres du Parlement sa politique générale et recevoir de chacune un vote de confiance (Const. art. 158). Pourtant, certains premiers ministres ont été investi en dehors de ce processus. Les cas de Marc L. Bazin, de Robert Malval et de Gérard Latortue, Evans Paul, Joseph Jouthe, Ariel Joseph relèvent de ces exceptions, le parlement étant pratiquement inexistant ou bâillonné ou se réduisant à une dizaine de sénateurs, lors de leur nomination.

Après près de trois décades de cette expérience, les Haïtiens n’arrivent toujours pas à comprendre et à cerner toute sa portée et sa signification. Ses attributions (Voir: Const. art. 158-162) sont bien souvent confondues avec celles du président et vice-versa. La raison s’explique par le fait que le président a été, pendant toute l’histoire du pays, l’unique chef de l’exécutif, accumulant ainsi les fonctions de chef d’état et un chef de gouvernement. Ainsi s’explique bien souvent les sentiments de loyauté des ministres envers le président et certaines de leurs démarches qu’on peut facilement assimilées à des actes de boycottage.

Les bureaux officiels du premier ministre se nomme « La Primature », et on peut le contacter de la façon suivante: