Haiti, terre de conflits et de dissensions

Canon de Fort Jacques surplombant
la baie de Port-au-Prince
Photo de Logan Lagassi
Haiti a toujours été une terre de conflits et de dissensions. Tous ponctués d’horreurs ou s’accompagnant de cruautés froides et de lamentables destructions. Les motivations varient avec l’époque.

Par exemple :

Tout au début de la colonisation, les conquistadores Espagnols, par cupidité, attaquèrent, réduisirent en esclavage et exterminèrent les premiers habitants de l’île.

Français, Espagnols et Anglais s’y livrèrent des guerres sans merci pour l’hégémonie et la suprématie.

Durant la colonie française, et ce, jusqu’à l’indépendance, Saint Domingue connut cinq types de conflits :

  1. Conflits alimentés par des divergences de classes et des luttes d’influence : Grands blancs contre petits blancs, grands producteurs contre petits artisans.
  2. Conflits idéologiques nés des séquelles importés de la Révolution française : royalistes contre républicains.
  3. Conflits alimentés par des élucubrations racistes: colons blancs contre mulâtres.
  4. Conflits alimentés par des intérêts mesquins : Noirs contre mulâtres.
  5. Conflits débutant par un certain antagonisme larvé et se transformant en luttes pour la survie, la dignité et finalement pour l’indépendance : Esclaves noirs et noirs libres contre les colons blancs d’abord et contre les forces expéditionnaires de Bonaparte ensuite.

Après 1804, certains intérêts mesquins mis en veilleuse durant la marche vers l’indépendance se réveillèrent engendrant des passions incontrôlables. Les dissensions sociales et idéologiques, qui devaient être purement rhétoriques ou rester au niveau des compétitions politiques, finirent toujours par se transformer en insurrections sanglantes ou en pseudo-révolutions, fauchant des citoyens ardents et patriotes.

Aujourd’hui, les conflits sociaux et politiques ouverts et manifestes sont moins légions que ceux qui se déroulent dans les coulisses.

Haiti a toujours été une terre de conflits et de dissensions, mais rien ne dit qu’elle doit en rester une!

J.A.