Profanation de la mémoire de Dessalines

Nous commémorons, ce 17 Octobre 2004, le 198ème anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, et les vieux démons qui ont été à l’origine de cet acte odieux s’activent fiévreusement ces jours-ci pour replonger le pays, comme il fut le cas en 1806, dans une sanglante guerre civile et exacerber les tensions dues à la latente scission sociale et économique.

En 1806, l’intervention de forces étrangères furent beaucoup moins patentes, nonobstant la bassesse des hommes de l’acabit d’André Rigaud¹. qui promettaient à Napoléon de ramener Haiti dans le giron de la France moyennant une aide financière et militaire. Les protagonistes de la crise d’alors avaient au moins à coeur l’intégrité des territoires qu’ils gouvernaient².

Aujourd’hui, nos vieux démons nous poussent à faire appel, de façon éhontée, aux étrangers, ceux-là qui nous affichaient leur dédain ou ne manquaient jamais une occasion pour piller nos trésors publics. Les ordres et contre-ordres viennent des couloirs des ambassades des puissances occidentales.

Nous avons assassiné le fondateur de notre Indépendance le 17 Octobre 1806. Durant des décades, nous avons voulu enrayer son souvenir de la mémoire collective³. En cette année du bicentenaire de notre Indépendance, nous sommes en train de profaner sa mémoire en faisant nôtres les antipodes de ses idéaux.

  1. Dates historiques: 17 janvier 1761
  2. L’assassinat de Dessalines donna lieu à la scission du territoire avec Alexandre Pétion gouvernant l’Ouest et le Sud, et Henri Christophe dirigeant le Nord.
  3. Voir: Dessalines : assassinat politique, assasssinat psychologique