Élections présidentielles de 2011: « Le vainqueur »

© Photo d’Eduardo Munoz / REUTERS
Prise le 20 mars 2011

Ça y est.

Mr Joseph Michel Martelly a été déclaré vainqueur, ce lundi 4 avril 2011, des élections présidentielles et sera à son investiture le 48ème chef d’état Haïtien inaugurant la 50ème présidence, à moins que des experts de l’OEA appelés in extremis recommandent une alternative.

Nous lui souhaitons Bonne Chance.

Il aura du pain sur la planche s’il veut vraiment s’investir dans sa nouvelle responsabilité et travailler sérieusement, avec une équipe dynamique, au relèvement de ce pays qui nous a vus naître et que nous aimons du plus profond de notre cœur.

Qu’il ne se fasse pas d’illusions cependant.

Le pays dont il sera le chef exécutif pendant les cinq prochaines années, s’il ne s’attaque pas à l’article 134.1: de la Constitution de 1987 (1), est aujourd’hui torturé, déboussolé et sans aucun repère. Le pays est occupé dû en partie à l’irresponsabilité d’une élite corrompue à la solde de la communauté internationale. Les grandes décisions concernant son présent et son avenir se discutent et se prennent dans les capitales nord-américaines ou européennes. Ce n’est pas non plus un orchestre où tous recherchent cette harmonie musicale en jouant bien leur partition.

Le peuple pour qui il est appelé à travailler, est hanté par le cauchemar d’une dizaine de gouvernements qui ont carrément échoué et dégoûté par les politiciens traditionnels qui, en vrais démons, se métamorphosent continuellement, en ne prenant parfois même pas le soin de bien dissimuler leur essence. Ils ont été et sont encore aujourd’hui les catalyseurs de nos multiples faillites et les principaux responsables de notre descente vertigineuse aux enfers.

Bonne Chance donc Mr Martelly! Ceux qui vous ont voté ont probablement mis leur dernier espoir en vous. La réussite, ni plus ni moins, c’est qu’ils attendent de vous. Grande sera leur déception si vous échouez ou «avez simplement failli réussir»(2)

Haiti-Référence

  1. La durée du mandat présidentiel est de cinq (5) ans. Cette période commence et se terminera le 7 février suivant la date des élections.
  2. « Je n’ai pas échoué, j’ai failli réussir ». Leslie F. Manigat. Propos ténus après avoir été renversé le 20 Juin 1988. Cité par Max Valles. Coumbite des pauvres. Port-au-Prince: Editions Fardin. 1989. p. 70.