Seigneur, Protège-les!

Enfant traversant un tas d’immondices pour se rendre à l’école
Enfant traversant un tas d’immondices pour se rendre à l’école
AP Photo/Dieu Nalio Chery
Prise le 27 mai 2011

Il n’est pas normal que des enfants soient obligés de traverser un champ ou s’amalgament immondices, eaux stagnantes et puantes et germes de toutes sortes pour se rendre d’un point à un autre. L’idée même de ce champ devrait révolter ceux et celles qui, dans le confort de leurs domiciles dans les hauteurs de Pétion-Ville ou dans la plaine du Cul-de-Sac, veulent s’ériger en porte-parole et émissaires du peuple haïtien dans les forums internationaux où l’on discute Haïti ou planifie la reconstruction de la ville de Port-au-Prince. Que dire alors du spectacle?

Un ami à qui nous avons montré la photo ci-dessus, nous a simplement déclaré que « ces enfants vont hériter d’une solide immunité et finalement « mikwòb pa touye Ayisyen » ». Le mythe du peuple costaud et résilient ! Une croyance erronée que ni le sida ni l’épidémie de choléra et autres maladies qui terrassent le peuple n’ont pu entacher. Nous avons l’impression que ce mythe masque l’application sournoise ou dosée d’une des mombreuses théories eugéniques. SEIGNEUR, PROTÈGE-LES!

La Convention Internationale des Droits de l’Enfant demande aux états signataires d' »assurer à l’enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être » (art. 2) et d’assurer « dans toute la mesure possible sa survie et son développement » (art. 6). Il est donc grand temps de respecter les conventions internationales que nous demandons à nos représentants diplomatiques de signer en notre nom et que nos parlementaires ratifient. Il est surtout temps de nous pencher sérieusement sur l’avenir des nos enfants en créant autour d’eux un environnement sain. Il en va du bien-être de notre future génération. Il en va de notre image à l’extérieur.

J.A.